On me demande souvent comment j'ai atterri aux USA.
Avant, il y a longtemps (2006-2008), je tenais un blog qui parlait de la vie aux US et j'avais expliqué avec plein de details ce qui m'avait emmenée ici...
Plutôt que d'essayer de réécrire tout ca. Voici un extrait qui vous dira tout:
MON PREMIER SEJOUR AMERICAIN :
J’étais encore sur
les bancs de la fac. C’était une fac de banlieue parisienne grise et
triste à en pleurer. Allez, devinez laquelle ! … Suis-je bête ! Elles
sont toutes pareilles -:(. Je m’ennuyais donc dans ma fac tristounette
où je préparais une licence d’anglais (après le bac, j’ai hésité entre
droit et anglais, et c’est l’anglais qui l’a emporté, ne me demandez pas
pourquoi…il n’empêche que je n’ai aucun regret aujourd’hui) et un jour
une prof nous a parlé d’un programme d’échange avec une université
américaine.
La fac d’accueil s’appelait Wesleyan University et
se trouvait dans le Connecticut, en Nouvelle Angleterre…rien que
d’entendre ces mots-là et de voir leurs diapos du campus enneigé, ça me
faisait rêver...c’était de l’exotisme garanti.
Le
principe de l’échange universitaire est simple : ils nous envoient un
de leurs étudiants et nous réciproquons. Pendant une année universitaire
(d’août à mai, ou de septembre à juin, tout dépend du système de
l’université américaine), l’étudiant francophone va donc suivre des
cours aux côtés d’étudiants américains. Les cours sont, bien entendu, en
anglais et les notes vont de A à F (mais je suis sûre qu’à force de
regarder les séries américaines, vous saviez déjà tout cela -:).
La
sélection est, à l’image des facs privées américaines, très
compétitive. Il fallait non seulement avoir un parcours académique
quasi-impeccable (eh oui, il faut avoir de bonnes notes), un bon score de TOEFL,
des lettres de recommandation de professeurs mais aussi passer un
entretien en anglais avec des responsables de la fac en question. Je me
souviens qu’il y avait une trentaine de candidats et j’ai eu la chance
d’être choisie. J’étais aux anges !
De plus (et
heureusement pour moi car mes parents ne roulent pas sur l’or) mon
programme d’échange consistait à me payer un salaire quoique minimum en
échange de 12 heures par semaine d’assistanat. L’assistanat, c’est quoi
? Rien de bien compliqué en fait. J’étais un peu comme une tutrice de
français. A l’aide de matériel audio et vidéo, je faisais la
conversation à une dizaine d’étudiants dont les niveaux de français
variaient énormément. C’était sympa et j’ai même pu mettre en scène une
pièce de théâtre avec mes étudiants. En même temps, j’étais en année de
maîtrise (Civilisation Américaine) donc j’ai suivi les cours appropriés
qui ont été ensuite validés par ma fac d’origine.
.......
MON DEUXIEME SEJOUR EN AMERIQUE
Connaissez-vous le proverbe anglais : « the grass is always greener on the other side » ? En gros, cela veut dire qu’aller ailleurs semble toujours plus intéressant que de rester sur place et ce fut vrai pour moi.
Une
fois de retour de mon séjour d’un an aux Etats-Unis, je n’ai qu’une
idée en tête : y retourner. (J’expliquerai pourquoi dans un prochain
post sur mes premières impressions et les différences entre la France et
les USA.) Donc dès que je remets les pieds dans ma fac parisienne, je
me rends directement au service d’échanges universitaires. Comme je suis
déjà partie grâce à mon département, je ne suis plus éligible pour
l’assistanat et ils m’apprennent que ma seule option est un échange pur
et dur.
Les frais d’inscription seront gratuits mais
je ne toucherai aucun salaire, il faut donc que j’arrive à prouver à mon
établissement d’accueil que j’ai les moyens de vivre aux Etats-Unis :
au moins $2000/mois. Ils sont fous ces Américains !
Comme je l’ai déjà dit, mes parents ne peuvent pas m’aider mais, heureusement, après mon DEA, j’ai obtenu une allocation de recherches d’une
durée de 3 ans pour ma thèse, j’ai donc déjà la moitié de la somme
exigée. Mon seul recours pour avoir plus d’argent c’est d’obtenir une
bourse américaine, la bourse Fulbright.
Le service d’échange universitaire de ma fac me conseille alors de me rapprocher de deux établissements parisiens: la MICEFA (pour l’inscription en fac américaine) et la Commission Franco-Américaine (pour la bourse Fulbright).
Entre temps, grâce à une prof de ma fac parisienne (une Américaine qui m’a un peu prise sous son aile), Cornell University m’offre un poste de « visiting scholar »
(chercheur de passage dans un établissement) mais je refuse (c’est
pourtant l’une des meilleurs facs américaines) car Cornell se trouve
dans l’état de New York (à plusieurs heures de route de la Big Apple) et
il y fait froid et il neige… Déjà que quand j’étais dans le
Connecticut, j’avais eu droit à la tempête de neige du siècle, alors non merci!
Moi
ce qui m’intéresse c’est la Californie avec ses plages et sa chaleur
(je crois que j’ai trop regardé la télé - J). Je finis donc par choisir
une fac publique, toute simple mais sympa : San Francisco State University.
(Eh oui, j’ignore encore qu’il fait froid aussi à San Francisco…)
Donc
rebelote : entretiens en anglais, cette fois j’en passe 2 ; relevé de
notes ; lettres de recommandations ; mais aussi projet de recherches (
mon but en tant que visiting scholar est d’écrire une thèse sur les lois
anti-discriminatoires aux US car l’amour du droit et de la justice ne
m’a pas quittée). Ensuite, forte angoisse en attendant les résultats de
la Commission Franco-Américaine…surtout que ma directrice de recherches
n’a pas trop l’air d’y croire.
Je l’ai eue !! J’ai obtenu la bourse Fulbright tant convoitée. Je n’y crois pas.
Et
voilà, deux ans après être rentrée du Connecticut, me voilà à nouveau
dans l’avion destination : USA. Nous sommes en août 1998.
Une
fois arrivée à SFSU, surprise : on me demande de suivre autant de cours
qu’un étudiant alors que j’ai officiellement le statut de « visiting scholar ».
Comment vais-je pouvoir faire mes recherches si je dois être en cours
toute la journée ? Je prends rendez-vous avec un type moustachu, pas
très sympa, qui me répète que si je veux rester je dois suivre les cours
comme les autres.
Vers le milieu de l’année, je
panique : mes recherches n’ont pas beaucoup avancé. Une prof de SFSU
assez sympa à qui j’ai raconté mes malheurs me suggère d’en parler avec
l’IIE (l’organisme qui gère tous les boursiers Fulbright de la région).
Et là, ils sont très cools et m’offrent une deuxième année à SFSU.
Sauf que cette fois, ils ne m’offrent plus de bourse, juste mon
assurance santé et un nouveau visa. Je n’en reviens pas et je suis
preneuse of course ! De toute façon j’ai encore mon allocation de
recherches.
Bon, il est temps de vous révéler ce qui se trame en même temps :
Ce
ne que je n’ai pas encore dit c’est que lors de mon premier séjour à
Wesleyan, j’avais rencontré un garçon très bien, pour qui j’avais le
béguin, mais il était pris… Nous avons vaguement gardé le contact à mon
retour à Paris mais ensuite plus rien… Pour moi tout ça c’était de
l’histoire ancienne mais trois mois après mon arrivée en Californie je
me rends à un concert à UC Berkeley avec des copines et là, qui vois-je ?
Eh oui… Mister Wesleyan en personne ! (Aujourd’hui encore je me dis que c’était un vrai coup du destin :).
Pour celles qui n'ont pas tout saisi: Mister Wesleyan est mon chéri depuis cette époque: presque 14 ans de mariage maintenant :)
Voila, vous savez tout :)
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