Coucou tout le monde.
Voici un petit cadeau pour vous: un petit extrait de mon premier roman, c'est un roman pour jeunes adultes. C'est l'histoire d'une ado noire (vivant dans le sud de la France) qui tombe amoureuse d'un skinhead de son lycée. Voici comment le livre débute:
« Vous voyez cette blouse blanche ? »
D’un doigt accusateur, Madame Malucci nous montre sa blouse. Sa voix légèrement nasillarde traduit une colère naissante.
Oh ! Oh ! Qu’est-ce qu’elle va nous sortir maintenant ?
Le nez rouge et palpitant (il paraît qu’elle donne dans la bouteille), elle nous mitraille du regard, son message est clair et net. Vous ! Vous, petits boutonneux, vous avez osé ! Ses yeux noirs trahissent son envie de nous étrangler tous et, d’un mouvement collectif, la classe retient son souffle car Madame Malucci, notre prof de physique petite et bossue, nous terrifie tous, nous, les vingt filles et les dix garçons de la Seconde 5.
Devant son public captif, elle parle et parle, mais nous ne comprenons rien. Elle s’essouffle, elle fustige, elle postillonne… Puis elle redemande si nous voyons sa blouse.
Mais enfin, qu’est-ce qu’elle a à nous parler de sa fichue blouse ?
« Je porte cette blouse depuis trente ans. »
Ah bon ?
« C’est une blouse, une blouse blanche ! »
En effet, oui.
« Une blouse de scientifique ! Pas une soutane ! »
Ah ?
« Je ne suis pas là pour écouter vos confessions. Je suis là pour vous enseigner car les enseignants enseignent et les étudiants étudient. »
C.Q.F.D. !
« Bienvenue au lycée ! », conclut-elle en se rasseyant.
Quelle comédienne ! Tout ça parce que j’ai porté plainte au nom de tous les élèves de la classe. Voilà un mois que les cours ont commencé, un mois que Madame Malucci nous martyrise avec ses commentaires d’enseignante frustrée. Idiot ! Mais qu’est-ce qu’on t’a appris au collège ? Ça m’étonnerait que tu aies ton bac, toi ! Presque tout le monde est venu me voir, fille comme garçon, pour se plaindre d’elle. Au début, je n’ai rien fait, moi, la chef de classe, parce que jusque-là la folie de Malucci ne me dérangeait pas vraiment. C’était juste un mauvais moment à passer pour nous tous. Mais tout a changé le jour où elle m’a surprise en train de chuchoter quelque chose à ma meilleure amie.
Ce jour-là, Malucci est devenue mon problème personnel.
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